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Australie – Nouvelle Zélande

25/02/2004 10:09Objet : 4:00PM, 35 degrés de plus…

Hello hello !

Juste un petit mail pour vous dire que je suis bien arrivée, le décalage est rude dans ce sens là, mais la nuit n’est plus très loin déjà, heureusement…

J’ai gagné 35 degrés celsius par rapport à hier. Qu’est-ce que c’est bien l’hiver quand même…

J’ai adoré tous ces moments passés avec vous. Me revoilà face à un petit chat doré qui agite la patte pour attirer la bonne chance, sous un petit autel doré lui aussi, enguirlandé de fleurs jaunes et roses… Derniers jours de superstition asiatique, avant d’aller voir chez les kangourous comment on vit ‘down under’

Je vous envoie plein de bisous,

bien affectueusement,

pauline

 

02/03/2004 07:28Objet : melbourne !

Je vous écris de Melbourne, d’un de ces fameux backpackers hostels créés par les Australiens, un ancien couvent transformé, et décoré ultra kitsch avec des saintes vierges dignes du Portugal…

Je suis en plein jet lag, mais ça me plaît bien, les Australiens sont hyper chaleureux, les Américains c’est de la rigolade à côté. Tout est hors de prix par contre ; je risque de passer moins de temps dans les cyber cafés…

Ca fait drôle de ne plus être le touriste qu’on repère à 20 bornes, de se fondre dans la masse, et de devoir arrêter de faire des efforts pour se faire comprendre en anglais (c’est moi qui en fait, plutôt : ils ont un accent bien à eux !)

J’espère que le déjeuner dimanche a été un bon moment.

J’attends de vos nouvelles,

et je vous embrasse,

pauline

 

03/05/2004 09:12Objet : « It’s good to stay at a Y-M-C-A !! »

Hello everybody ! J’ai attendu un peu longtemps avant de vous donner des nouvelles, et maintenant il s’est passé tellement de choses, il va falloir tailler dans la masse… Je suis sur le point, dans huit jours, de prendre l’avion pour Santiago du Chili, et d’aborder la troisième phase de mon voyage, un petit morceau d’Amérique latine !

Je vous écris de Wellington, la capitale de la Nouvelle-Zélande, mais pas sa plus grosse ville (c’est Auckland, au Nord, d’où je prendrai l’avion). Entre Bangkok et ici, se sont écoulées cinq semaines en Australie, et quatre déjà ici, dans l’île du Sud, celle où les moutons sont définitivement plus nombreux que les hommes, pas de doute.

Aussies et Kiwis, étranges espèces des hémisphères austraux

Je vais tenter d’éviter la comparaison Australie/Nouvelle-Zélande, pourtant tentante (un Kiwi n’aurait-il pas lui aussi naturellement tendance, depuis les antipodes, à comparer la France et l’Allemagne, la Belgique et le Portugal ?…). Je ne suis pas en train, comme tout un lot d’Anglais que je croise par ici, de faire un tour ému des positions du Commonwealth sur la planète – quoique je commence à y songer moi aussi… J’ai un stop over à Londres, après tout, en rentrant de Buenos Aeres, et me demande si je n’irais pas visiter un peu les campagnes anglaises ; mais ça voudrait dire réduire le flamenco, les geysers et les volcans : à méditer, donc…) -, mais je me sens tout de même obligée de reconnaître un certain nombre de points communs entre ces deux îles :

  • Elles partagent le privilège du profil d’Elisabeth II sur leurs pièces de monnaie sur une face, et sur l’autre face, rivalisent toutes deux pour mettre en avant leurs trésors nationaux respectifs : la nature – koalas, kangourous, émus, eucalyptus pour l’Australie ; kiwis (l’oiseau, pas le fruit, ni l’autochtone, qui lui aussi se qualifie de ce mot absolument incontournable ; tout le monde n’est pas vert cependant, et le fameux fruit lui-même a une version « gold« , trois fois plus chère, plus douce, et dont on peut manger la peau) et autres iguanes et oiseaux dont un ornithologue saura vous dire plus, certainement, pour la Nouvelle-Zélande.
  • Elles ont toutes les deux leurs cultures originelles, aborigène pour l’Australie, maori pour la Nouvelle-Zélande, qui ressortent de tous côtés, et se mêlent aux décors, urbains notamment, plus ou moins naturellement. Dans les deux pays, on se tatoue sans hésitation ni restriction. En Nouvelle-Zélande, les gens arborent facilement des pendentifs aux symbolismes maoris (liés à la mer le plus souvent). En Australie, on croise un paquet de mini-vans Wolkswagen repeints de motifs aborigènes, et assortis de formules brèves et synthétiques destinées à vous présenter rapidement l’occupant du lieu : « Totally wicked lazy iguana« , ou « Fucking wicked crazy trailer« , pour donner, de mémoire, l’idée générale.

On ne croise pas des sauvages os dans le nez accroupis au coin des trottoirs. Mais, par exemple, l’équipe de ménage de l’auberge de jeunesse où je suis en ce moment a bel et bien des airs plus tahitiens qu’élisabéthains… Et dans les trains australiens, où l’on ne vend que de la bière light et où l’on vous rappelle par tous les moyens qu’il serait bien de garder sa sobriété (i.e. de ne pas perdre totalement raison), et de porter des chaussures et un t-shirt pour pénetrer dans le lounge, ceux qui titubent entre les fauteuils sont bel et bien des aborigènes.

  • Elles sont toutes les deux à peu pres désertes, l’Australie avec sa sixième superficie mondiale et ses 17 millions d’habitants, et la Nouvelle-Zélande avec ses deux petites îles volcaniques que se partagent 4 millions d’habitants (60 millions de moutons, sans compter les vaches et les rennes, autres élevages favorisés par ici), dont les 2/3 sont rassemblés dans l’île du Nord, et en particulier à Auckland.
  • Elles ont toutes les deux une faune et une flore uniques au monde, même si l’on retrouve en Nouvelle-Zélande les touffes moutonnantes d’herbe sèche d’Amérique du Sud, et certains eucalyptus arrivés d’Australie (malgré les efforts redoublés de la douane, féroce dans les deux pays… et en Nouvelle-Zélande encore plus apparemment, de ma propre expérience et aux dires des nombreux voyageurs soumis au même sort : grand déballage, on inspecte vos semelles de chaussures de randonnée, on déplie les piquets de tente, la grand-mère à côté de moi voyait ses jolis petits paquets de chocolat et de confitures enrobés de papiers cadeaux calmement dépiotés par les douaniers… Inutile de s’amuser, donc, comme moi, à déclarer « oui j’ai fait mon sac moi-même, et non, je ne transporte ni alimentation, ni équipement de camping et de randonnée », ils ont des rayons X qui ne détectent pas encore le chocolat, mais que les bottes de randonnée et les toiles de tentes ne trompent pas… Je n’aurai rien à vous raconter sur la prison en Nouvelle-Zélande – ils sont restés polis et j’ai joué à la touriste bien mal éveillée, et tout s’est passé tranquillement, je suis entrée en Nouvelle-Zélande et l’adrénaline est redescendue…).

Cela dit on se sent rassuré en Nouvelle-Zélande de ne plus avoir à surveiller, avant de s’asseoir ou de mettre la main dans un trou d’arbre (réflexe naturel tout à fait spontané en randonnée, c’est bien connu… trève de plaisanteries, après la visite du Musée d’Histoire naturelle de Sydney, on se dit qu’il vaut tout de même mieux être averti…), qu’il n’y ait pas là la toile d’une araignée tueuse ou d’un serpent caméléon, ni de prendre la route en se demandant si un kangourou ne va pas venir vous faire faire quatre tonneaux en se jetant sous les phares… Ici, rien que de très gentil – les sand flies mises à part, ces féroces piqueuses aux airs innocents de moucherons ; finalement, les mouches de l’outback australien, qui cherchent désespérement à vous boire au coin des yeux, des narines ou dans la bouche, avaient leur charme : elles vous faisaient comprendre intimement la condition d’un cheval au quotidien, tout en jetant un parfum d’exotisme sur les lieux : ah, que ne ressentirait-on si bien l’épaisseur et l’intensité de l’outback sans ses mouches !…

Les deux pays partagent également la notion de bush, en d’autres termes, tout ce qui s’apparente à un fouillis incroyable d’arbres, de fougères géantes (pour ce qui est de la rain forest, ou équivalent tempéré de la jungle équatoriale), de troncs abattus et laissés en vrac au sol (car c’est, pour certains arbres, le seul moyen d’encourager leur reproduction : le randonneur n’a donc qu’à enjamber sans broncher, et se dire qu’il est, en voici la preuve, bel et bien enfoncé dans le bush, une chance folle après tout, car n’a-t-il pas dû traverser le monde entier pour voir ça ?…).

Plus largement, j’ai l’impression que tout ce qui n’est pas urbain est rapidement apparenté au bush. En Australie, s’ajoute le concept d’outback, autrement dit tout ce qui n’est pas les côtes, seule partie vraiment urbanisée ; autrement dit, le désert, ces longues étendues de terre rouge où pendant 300 km on peut ne voir – non pas « rien », comme on se prend à être tenté de dire, mais on se mord la langue à temps et on se reprend… – aucune trace de quelque installation humaine que ce soit, ni station essence, ni Bagdad Café, ni même une cabane ; juste des barrières, par contre, qu’il faut ouvrir et refermer régulièrement quand on veut les franchir, destinées à protéger le bétail (où est-il ?…), à limiter les migrations de kangourous, de lapins ou d’émus.

  • On y parle anglais, avec des accents cependant aussi différents qu’entre Cardiff et Edimbourg. J’ai plus de mal avec le néo-zélandais, et je rate une grande partie des commentaires des chauffeurs de bus (une autre particularité locale : adieu les trajets en bus au petit bonheur la chance de l’Asie, où l’on n’ose décoller de son siège pour aller aux toilettes, jamais certain de la durée de la pause ni de l’heure d’arrivée ; en Australie, et encore plus en Nouvelle-Zélande, le chauffeur vous accueille chaleureusement, vous explique en long en large l’itinéraire, le nombre de pauses – celle du morning coffee, celle du lunch, celle des « clean toilets« , celle du tea, celle du leg stretching, etc. -, il plaisante, il fait des blagues et il fait office de guide touristique en même temps), à mon grand damne. Il faut dire qu’ils ont une fâcheuse tendance à tout écraser entre les dents, et tout ressort sous forme de « i ». Le premier trajet que j’ai fait, entourée de montagnes de part et d’autres, je cherchais désespérément des yeux la trace d’un « lift » (ne pourrait-il y avoir un ski lift, après tout, dans ces montagnes ?…) tandis que le chauffeur passait son temps à répéter : « to the lift… », i.e., ai-je fini par comprendre, « to the left« … M’a rappelé ce professeur de géographie française qui me parlait d’Ecosse – des Causses, pour finir -, ou celui, en philosophie, dont je ne comprenais pas ce qu’il avait à nous rabattre les oreilles de ses « étangs » aussi boueux qu’obscurs – l’Etant, en fait, un truc allemand du 19ème siècle s’est-il avéré.

Malgré tout, les Néo-Zélandais ont une logique en matière de « i » qui dépasse certains schémas traditionnels : ne pas s’offusquer quand ils comptent, c’est bien « one, two, three, four, five, sEx« , suivi, on est sauvé, d’un « sIven » plus dans les cordes de la logique qu’on avait cru saisir jusqu’alors.

  • Ils font du vin, et l’on voit les gens savourer à présent celui-ci à égalité avec la bière dans les bars – moi exceptée, bel et bien convertie à la bière. En la matière, les Australiens ont la palme ; à vrai dire, en matière de goût tout court, ils n’ont pas de mal à dépasser les Néo-Zélandais, dont on ne peut pas dire que la gastronomie soit le fort. Et là c’est même grossier de soutenir la comparaison, elle ne devrait même pas être ébauchée. En fait, je n’ai jamais aussi bien mangé qu’en Australie ! On trouve de tout, là-bas, et toujours de qualité ; même le burger dans le trou de 50 habitants au fond du désert, où les gens vivent sous terre dans des maisons troglodytes tellement il fait chaud, est savoureux.

Les supermarchés des deux pays sont comparables en apparence, ils ressemblent fort aux supermarchés américains, en plus petits (et certainement plus petits que nos géants dont je réalise qu’ils sont vraiment triplement pires que des mammouths et dont on ne devrait même pas avoir accepté la naissance, un beau jour sur un parking ou un terrain de foot local où l’on s’est dit, tiens, si j’ajoutais un hangar à consommation pour distraire la compagnie ?…), mais les supermarchés australiens ont plus de choix, plus de marques différentes, et des produits encore plus exotiques, la population étant beaucoup plus mixée qu’en Nouvelle-Zélande.

  • On vénère le sport, c’est l’activité numéro un, encore plus en Australie peut-être. Des deux côtés en tout cas, c’est le sport nature qui domine, on n’est pas en Californie et les salles de sport n’ont pas l’apanage. En Australie, c’est le surf, la natation, le cricket. En Nouvelle-Zélande, c’est la randonnée (le tramping, comme ils disent, encore un mot pour vous « confuser » l’esprit, après tous les hiking, trekking, walking…), la pêche (sport national), le kayak, la voile – et le cricket. Et le rafting, le saut à l’élastique, tout ce qui peut potentiellement être imaginé dans un environnement X ou Y.

C’est ça qui est saisissant dans ces deux pays : la place accordée à la nature. Non seulement vénérée sur les pièces de monnaie et dans des musées d’histoire naturelle érigés en temples de la diversité biologique et de l’inventivité muséographique réunies, mais mise en valeur de façon discrète dans des parcs naturels super organisés (mais pas transformés en Disneyland de l’araignée tropicale, ni en « Welcome to Magic Bushland – please drive in – best ice cream in the South hemisphere 300 metres from here« …), respectée assidûment par les gens, qui recyclent – on composte même parfois, dans certains backpackers (i.e. hostels : un autre concept partagé par les deux îles) -, ne jettent rien par terre, et apprécient de marcher pour atteindre un site naturel plutôt que de rouler.

Autre sujet de méditation, pour moi : la qualité de vie, protégée par ici, et même c’est à se demander si ce ne serait pas dans cette partie de l’hémisphère qu’on aurait inventé le concept. Non, ce serait vraisemblablement plutôt en Europe, car pour eux, vivre bien semble aussi naturel que respirer : ils n’auront pas eu besoin d’institutionaliser par la définition d’une notion ce qui chez nous a de beaux jours devant soi en termes de réflexion collective, d’aménagement et de progrès… La réflexion m’a prise un jour tout spécifiquement à Sydney – 4 millions d’habitants, pas mal donc (d’accord, ce n’est pas Mexico, mais quand même…) -, sur une pelouse en bordure d’une piscine logée, comme partout dans la ville, dans un petit parc au coin de deux avenues, et où je venais de nager tranquillement, sans chemin à frayer entre les bras, jambes et bonnets, ni accumulation de bleus suite à ça, tranquillement donc, au soleil, et dans une eau non chlorée, une eau salée, à filtration naturelle… Un autre jour, dans cette même ville, j’ai pris un bus et en 20 minutes j’étais en train de faire une grande marche vivifiante au bord de l’océan ; tout en pouvant profiter, le soir, de trente-six librairies second hand, restaurants exotiques, cinémas…

La vie australienne est organisée autour d’un concept fondamental : le barbie (ou BBQ), consécration ultime de cette vie au grand air. Le 25 décembre à Sydney, il est commun de se retrouver à la plage pour un barbie entre amis. Le moindre carré d’herbe public est equipé de BBQ, et même sur le campus de l’université (qui lui aussi laisse à méditer…) on peut amener ses saucisses et ses lentil patties (car les végétariens sont hautement respectés sous ces latitudes). Dans les montagnes ou simplement pour tromper les soirées d’hiver, on organise parfois, pour le fun, en juillet, un « Yule festival« , soirée dinde aux marrons et sapin enguirlandé, histoire d’avoir soi aussi sa part de Christmas pudding

 

Pour continuer sur cette disgression australienne, ils ont là-bas une façon toute particulière de bousculer l’anglais élisabethain : le breakfast devient brekkie, le truck, truckie, pour n’en citer que deux, mais qui soulignent en tout cas cette facon qu’ils ont de jouer avec tout, rien ne vaut vraiment la peine d’être pris trop sérieusement ; et aussi, l’art qu’ils cultivent de mettre à l’aise, d’injecter du familier jusque dans leur discours.

J’appréhendais un peu le retour au « Western world » après ces six mois en Asie, mais l’Australie est vraiment une partie bien distincte de cet Occident globalisé un peu trop vite dans mon esprit. C’est incroyable ce que j’ai pu me sentir bien dans ce pays où partout l’on vous accueille d’un « hi mate, how are you ?« , et où le maître mot est sans conteste « no worries« , une expression que je ne veux pas quitter, fervente que je suis dans ma croyance en le pouvoir des mots, qui à force d’être employés peuvent creuser des sillons profonds – et guider sa vie le long du sillon « no worries » n’est à première vue pas déplaisant ; en tout cas, les Australiens ont l’air de bien s’en porter. C’est un peu déconcertant parfois au départ – ils ont l’air de se moquer de tout, à vrai dire – mais on s’y fait…

La Nouvelle-Zélande est moins exaltante de ce côté là. Je la sens beaucoup plus conservatrice, les gens vivent une vie tranquille et passent leur temps dans la nature, peu regardants quant à leur look ou à telle ou telle facon nouvelle d’accommoder le roast beef, sentant moins le besoin de repeindre leur maison en rose ou d’installer des bananes géantes au bord des routes (eh oui, suivant mon pélerinage Bill Bryson – mon écrivain fétiche en matière de pays anglo-saxons -, j’ai marché trois heures montre en main sous une chaleur tropicale pour aller photographier la Big Banana de Coffs Harbour, citée dans son ouvrage Down Under, que je vous recommande au passage). Et à vrai dire, la Néo-Zélandaise cinquantenaire n’a pas un profil si lointain de celui d’Elisabeth II…

Les Australiens m’ont plus rappelé les Américains, par ce fond créatif et déjanté qui perce partout. Quelque chose des Américains, mais les faux ongles, le brushing en moins ; pas non plus cette obsession de la réussite sociale, qui pousse certains, outre-Atlantique, à assortir les premières rencontres d’une récitation en bonne et due forme de leur CV, objectifs à moyen, court et long terme, background familial et opinion politique en sus, si l’on est chanceux (un point de vue un peu acide, mais sans méchanceté : cette découverte des Australiens n’a pas entamé mon amour des Américains, et précisément, il était intéressant pour moi d’aller voir Down Under, pour tâcher de comprendre ce qui différencie les Anglo-Saxons des deux hémisphères ; d’avoir observé un peu ceux d’en-bas, j’ai compris plus de choses sur ceux d’en-haut…) En tout cas, quand vous croisez un jeune Australien, il y a de fortes chances, si la conversation par hasard (et vraiment in fine) atteint la sphère socioprofessionnelle, qu’il vous indique qu’il a, à son actif, pas mal de boulots différents et plus ou moins « grands » (i.e., divers petits boulots, qui font qu’il sait à présent refaire la plomberie de sa maison, améliorer la logistique d’un livreur de pizzas, parler six mots de japonais, et qu’il connaît tout sur le musée du lacet à Hole-in-the-Outback), et visité pas mal de pays entretemps. N’oublions pas que les Australiens sont les inventeurs du Lonely Planet, et de l’hostel type « backpacker« , toute une expérience…

Pouh… je ne sais plus où j’en étais avec tout ça. En tout cas j’ai bien l’impression que j’y suis parvenue, à cette fameuse comparaison des deux pays…

 

Itinéraire dans le bush

Juste pour vous dire en gros sur quels sentiers je me suis promenée géographiquement, pour ceux qui aiment les atlas : arrivée à Melbourne (en plein Grand Prix – prononcer « Grrwande Pwree » -, de Formule 1 s’entend ; et donc j’ai frôlé l’étape où j’allais tenter le camping intra-urbain, dans un jardin public, pour cause de surbooking), tour de trois jours le long de la Great Ocean Road jusqu’à Adelaide.

De là, train (Indian Pacific : mythique !) jusqu’à Broken Hill, ville minière perdue dans l’outback (pensée émue pour certains fans de « Priscilla Folle du Désert » : j’ai pris des photos du pub) ; en attendant le prochain train (tous les quatre jours), visite de la région, mines d’opales, villes fantômes prises en main par les artistes, plein de galeries, de murs peints, de sculptures dans le désert… Totalement inattendu, cet endroit s’est révélé le clou de mon passage down under ! Dix-huit heures de train ensuite jusqu’à Sydney, où je suis restée une semaine chez un Français, ami d’une amie, au regard aguerri sur la ville (où il vit depuis 25 ans), et plein de fantaisie sur le monde et les gens.

Quelques jours ensuite dans les Blue Mountains, à deux heures de train de banlieue de là, mais on se croirait dans les Rocheuses et c’est le bush complet, le paradis des randonneurs.

Remontée, enfin, sur la côte Est, pause à Coff’s Harbour, terre de la Big Banana, puis à Byron Bay, et là coup de foudre final : je me suis posée sur un rocher et je n’ai plus bougé, ne suis remontée à Brisbane qu’au dernier moment, pour attraper mon avion.

Quête du Graal chez les Maoris

En Nouvelle-Zélande, arrivée fraîche, après l’humidité tropicale de Brisbane, à Christchurch (pour Pâques, s’est-il avéré… Qu’est-ce que c’est que de ne plus avoir d’agenda gravé dans la tête… re-trip « je vais devoir camper dans la rue si vous ne me trouvez pas un lit ! »), où je suis restée une petite semaine, le temps de m’acclimater, avec une excursion d’une journée dans la montagne, vers des sources chaudes en plein air.

Puis trois semaines à travers l’île du Sud, complètement sauvage et hallucinante – Tolkien n’a jamais mis les pieds en Nouvelle-Zélande, mais l’endroit se prête bien au Seigneur des Anneaux, c’est vrai ; le réalisateur, néo-zélandais, a bien fait d’insister (autrement le truc aurait été tourné en Patagonie ou dans je ne sais quel trou de la planète…). Par contre, ce qu’ils ont bien camouflé dans le film, et qui s’accorde, tout autant que la culture celtique, avec ces brumes étranges et ces sommets herbus ou enneigés, c’est la culture maori, elle aussi mystérieuse et caverneuse en son genre.

Lake Tekapo, Mt Cook, Queenstown (cette fois-ci le coup de la tente n’a pu être évité ; au camping, cela dit), Te Anau, d’où j’ai fait une randonnée de quatre jours extraordinaire, puis une excursion à Milford Sound (mon premier fjord ! pas si émouvant que ça, en fait… m’a rappelé certains angles du lac d’Annecy).

Wanaka, puis Fox Glacier, où j’ai tenté une deuxième expérience randonneuse, deux jours cette fois mais une peine dure, dure… récompensée heureusement par des sources chaudes et boueues à l’arrivée, sous le ciel et les sommets enneigés… A Fox j’ai tenté aussi la marche sur glacier, avec un guide par contre (mes premiers crampons ! beaucoup plus émouvant cette fois-ci…).

Halte à Punakaiki (autant en Australie, les noms sont un mélange de « Adelaide » et de « Woolongoolong », autant ici, « Christchurch » côtoie « Taupo » ou « Punakaiki »), pour les fameuses roches pancakes, sur l’océan.

Route enfin jusqu’à Picton, embarquement sur le ferry de 5h du matin (que ne faut-il pas faire pour économiser…) pour l’île du Nord, où je suis arrivée samedi, à Wellington. Demain je pars vers le Nord, vais essayer une troisième marche autour d’un groupe de volcans, au centre de l’île. Le 12, avion pour Santiago de Chile !! Je suis plongée dans mon manuel d’espagnol… J’y retourne d’ailleurs, c’est pas tout ça !

Je vous envoie plein de pensées amicales, de « no worries mate » et d’air montagnard, et espère que vous êtes tous en super forme en ce printemps ensoleillé paraît-il (ici, on est aux champignons).

A très bientôt !

Pauline

PS : si quelqu’un est intéressé de sous-louer ou d’héberger quelqu’un contre monnaie cet été, j’ai rencontré en Australie un jeune Suisse-Allemand, Pirmin Nietlisbach, 19 ans, modèle du sérieux suisse légendaire m’a-t-il semblé, étudiant en ornithologie et qui cherche un logement à Paris de fin juillet à fin août. Son e-mail est pimi.nietli@bluemail.ch

PS2 : je suis à la recherche de tout tuyau utile concernant une chambre de bonne sous les toits (toilettes et douche sur palier encore mieux : gain de place), max 200 euros/mois, 3ème arrondissement (ou par là-bas, quoi) si possible, à partir de septembre.

Recherche également vieux vélo (du type qu’on n’a pas nécessairement envie de voler à première vue ; cela dit je pourrai l’arranger moi-même d’un coup de peinture grisâtre).

Et recherche un petit futon japonais, sous-matelas et matelas, sans le cadre en bois (le truc que les Japonais roulent le matin dans un coin).

Et éventuellement aussi, petit frigidaire (type mini-bar : juste pour le minimum). Tout ceci pouvant faire l’objet d’un échange (vente également possible !) avec différentes choses qui peuvent en intéresser certains : studio dans le 15ème ; clic-clac, bureau Ikea ; frigidaire king size (format parisien néanmoins… on ne s’emballe pas si vite !) ; lave linge Whirlpool qui lave même la soie (encore sous garantie Darty pour 3 ans).

Pour finir, qui a une idée des meilleures façons de vendre des trucs à Paris (ex : brocantes ? puces ?) ? Tout tuyau très bienvenu ! J’aimerais bien faire un garage sale, mais je ne sais pas si mes rapports avec mes gardiens et l’OPAC réunis le permettraient…

Merci de votre aide !