18/01/2004 08:51Objet : Chine !
Chers tous,
Un rapide petit mail pour vous dire que je suis bien arrivée à Kunming, et que je me suis immédiatement sentie à l’aise, décidément cet endroit me plait. J’essaie de comprendre pourquoi… La lumière – d’hiver… -, déjà, est bien différente de celle des tropiques ; on est à 2 000 m d’altitude. Les vélos, les faces rougies des gens, l’odeur de charbon un peu partout, celle de graillon sur les vêtements dans le bus, les petits enfants choyés comme des princes, aux joues rouges eux aussi…
La ville est moderne, mais pleine de petites touches de rusticité. En fait je trouve bien plus d’exotisme ici que face aux cocotiers, aux costumes folkloriques, sarongs, architectures baroques et dorées… Un peu comme à New York peut-être. Les gens ont bien l’air d’arriver tout droit des steppes d’Asie Centrale.
Ca va être le Nouvel An chinois, je ne sais pas encore si je le passerai ici, en ville, ou dans la montagne à Dali. Ca y est, hier en parlant avec quelqu’un à l’auberge de jeunesse (j’ai retrouvé la même, rien n’a trop changé, c’est génial de retrouver des choses connues !), j’ai découvert ce que j’allais faire : une semaine ou deux dans un monastère à Dali, à partager la vie simplissime des moines, et à apprendre le tai chi. Je vais commencer par une semaine, voir si je tiens le rythme (pas d’eau chaude, nourriture végétarienne, entraînement trois fois par jour, froid montagnard…). Il y a une journée de relâche le vendredi, où tout le monde, paraît-il, se précipite à Dali pour se doucher, manger de la viande, se connecter à Internet et racheter des provisions…Voilà ce que je cherchais : apprendre quelque chose, relever un petit défi, apprendre du chinois (les moines ne parlent pas anglais). Aux heures creuses, on peut même aider des enfants à apprendre un peu d’anglais.
En posant le pied à Kunming avant-hier, j’ai senti que la Chine était de toute façon un défi en elle-même, ultra stimulante. Par contre c’est drôle, je me sens beaucoup plus à l’aise, tout est plus direct, plus simple. La fille du bar de l’auberge de jeunesse m’a reconnue, c’est vraiment agréable.
Je ne sais pas quand je partirai pour Dali (l’endroit où j’avais déjeuné avec un moine, dans un autre monastère, et fait du vélo à travers des villages), j’attends de m’acclimater : car effectivement, on ne passe pas de neuf mois de printemps, été caniculaire, puis chaleur tropicale, à l’hiver (tout doux qu’il soit ici à Kunming… mais je me gèle !!!) sans casse… Je suis au fond de mon lit aujourd’hui, et ai inauguré, ça y est, ma boite d’ercéfuryl et de smecta. Mais peu importe, car cette AJ est tout confort, pleine de gens sympas, et ça fait du bien aussi d’être sous une couette et une bonne couverture ! L’hiver me manquait presque… Par contre je suis saisie de la façon dont je m’étais finalement acclimatée à la chaleur, mon ennemie passée. Comme quoi on s’habitue à tout… Je pourrais peut-être vivre en Alaska, avec un peu d’entraînement…
Je retourne me coucher d’ailleurs, et vous embrasse bien fort. Et vous envoie un grand bol de gaieté chinoise ! car c’est aussi ce qui est séduisant en Chine, cette gaieté, dans la petite musique partout, chez les gens chez qui on sent une confiance de futurs « rois du monde »…
Pauline
05/02/2004 08:45Objet : ça se précise
Chers tous,
Après le monastère et le silence des pins, des cloches et des coups de gong, me voici replongée depuis quelques jours dans la course au fax, photocopieuse, découpage, explication en pseudo-chinois, on recommence tout patiemment, une fois, deux fois, trois fois, on garde son calme… Il semble que ce soit bon, je pourrai récupérer mon billet d’avion à Bangkok le 16 au matin avant de partir à l’aéroport.
Timo, j’ai lu ton mail sur Yahoo, je suis bien désolée, ce n’est pas tout à fait parfait ces dates de retour, mais déjà c’est un retour, on se verra, n’est-ce pas le principal ? Ne bougez pas tout pour moi, surtout. Ce qui compte, c’est de vous embrasser ! Ah, ce n’est pas tout pour moi de gagner Paris… je pense qu’un coup de TGV sera pittoresque après tous ces bus, trains, camions… Est-ce que je peux vous demander, les parents, de faire la réservation du ticket, si c’est à Lyon qu’on se retrouve (question à moitié idiote : peut-être pensiez-vous faire un charter à Paris ?…) ?
Quelques nouvelles, alors, en attendant de vous en donner de vive voix et de vous montrer des photos !
La semaine dans la montagne a été exceptionnelle. C’est un monastère où le Maitre recueille des orphelins, garçons, et leur enseigne le kung fu. Si l’on accepte de se plier au rythme du lieu, on est accueilli avec bienveillance à passer du temps avec eux. Donc, six heures d’entraînement par jour, premier coup de gong à 6h15 le matin, à 20h le soir parfois je dormais déjà dans ma cellule. Pas d’électricité, pas de douche, le soir on se rassemble tous autour d’un petit feu de charbon dans une bassine, on écoute le Cheffo (le Maître), on discute… L’odeur des pins, les prières dans la nuit, le bruit de la fontaine dans la cour, les repas où l’on bénit le nom de Boudha avant et après avoir mangé… Et ces enfants extraordinaires, si respectueux d’eux-mêmes, des autres, de la vie qui leur est offerte là-bas. Ils pètent le feu, sont souples comme des serpents et énergiques comme des dragons !
A côté, nous autres Occidentaux avons l’air de singes maladroits… Quoi qu’il en soit, j’ai appris un peu de kung fu, et du tai chi, et pas mal de choses encore sur la culture chinoise. Et chaque jour un peu plus de la langue !
Je suis emballée. Revenue ici à Dali, je prends des cours avec une prof, cours particuliers, 15 yuans de l’heure (à peine plus de 2 euros), deux heures par jour, à 7h30 le matin et l’après midi. Fax et autres parties de rigolades mises à part, je dessine au soleil, j’ai récupéré un dortoir à 10 yuans pour moi toute seule, le pied ; je commence à connaître certains commerçants, j’arrive à commander en chinois au restaurant ; je rencontre des gens fascinants, on se retrouve au coin du feu le soir dans un bar, on regarde des films l’après-midi de temps en temps, je vais me passionner pour les films de kung f, je sens.
Demain je pense monter dans la montagne voir les enfants au monastère, leur apporter un petit manuel d’anglais, des pansements, désinfectant, fruits peut-être…
J’espère être capable de vous montrer un peu de tai chi !
Je n’aurai jamais vu autant de levers de soleils (grandioses) – et de couchers ! -, ça vaut vraiment le coup de se lever tôt ! Et j’adore voir la ville qui s’anime, en vingt minutes les volets sont ouverts, ça s’agite, les paniers à baozi (les délices à la vapeur…) fument aux coins des rues…
J’ai hâte de vous en dire plus dans quinze jours.
Ah, concernant le poulet fou, je vois que les médias font une fois de plus leur travail, du sensationnel, de la terreur ! Il faut vendre ! L’avantage, m’a fait remarquer une amie dans un mail, c’est qu’apparemment vous voyez des images de marchés asiatiques tous les jours… Ce n’est pas au Yunnan, mais au Guanxi, qu’il y aurait des cas en Chine, visiblement. Quant à Bangkok, je vais y passer quarante-huit heures, je ne fréquenterai pas les marchés, userai et abuserai de mon gel pour les mains, n’irai pas dormir, Daniele, dans la guesthouse du chant du coq (!), et inch’Allah, après tout, c’est la vie !
Don’t worry, ici tout va bien, vous pouvez répandre un autre son de cloche que ce que les médias prennent soin de diffuser en ce moment.
J’espère que vous allez bien de votre côté, point de grippe, et de belles journées d’hiver.
Je vous embrasse fort,
Pauline
samedi 24 janvier 2004 11:10Objet : Bonne Année chinoise !
L’année du singe – une précision sans doute inutile, tant vous devez en être rebattus en France, avec cette année franco-chinoise !
Me revoici… en Chine ! Changement de programme, arrivée en Malaysie et plongée dans le Chinatown de Kuala Lumpur, ce mélange incroyable d’Indiens, de Chinois, de femmes voilées, de saris, de jeans et de turbans, mon cœur a fait « boum », et je me suis lancée à la recherche d’un visa et d’un billet d’avion pour Kunming, dans le Yunnan, où j’avais terminé mon passage en Chine en novembre.
En Thaïlande, déjà, l’attrait des montagnes se faisait sentir ; à mesure que nous montions vers le Nord, réaparaissaient des formations karstiques, des roches étranges, et des cultures en terrasse.
Eléphantesque Bangkok
Bangkok, où j’ai posé un premier pied en arrivant du Cambodge, m’a d’abord séduite par son fourmillement d’étalages, ses trésors culinaires au moindre prix, réveil des papilles après le royaume khmer ; ses couronnes de fleurs que partout l’on tresse, pour offrande dans les temples ; son esplanade au bord de la rivière où chaque soir se rassemblent des centaines de Thaïlandais (et deux ou trois touristes heureux de se défouler…) pour un cours d’aérobic gratuit ; et ses quelques maisons de bois égarées au milieu des immeubles, presque posées sur des canaux fétides, une architecture et une ambiance qui me rappelaient quelque chose du Japon (en moins reluisant).
Puis j’ai tenté une sortie dans la ville. Elle ne s’arrête jamais, comme Paris, comme Tokyo, mais on devient claustrophobe dans ses bus bondés, arrêtés des heures au milieu de rues bondées, le long de ses avenues où l’on oublie qu’il y a un ciel un peu plus haut, et les seuls repères agréables auxquels raccrocher son œil deviennent les toits dorés des temples qui surgissent ça et là. Chinatown bat des records, les contre-allées permettent à peine de passer à deux, elles débordent de marchandise colorée, perles, montres, bric-à-brac, mais comment savoir combien de temps l’on va mettre pour rejoindre la prochaine artère ?…
De l’autre côté de la rivière, un reste des canaux campagnards d’autrefois, on quitte sa maison en bateau, les maisons pauvres se mêlent aux villas neuves en tek, surélevées, elles, de façon à éviter les crues de la saison des pluies.
Noël aux fourneaux
Après trois jours dans ce capharnaüm – six pour moi et ça commençait à durer… Première ville de cette ampleur depuis le Japon : les villes chinoises sont pourtant énormes, mais larges, quadrillées, aérées même, sinon quant à l’air, au moins quant à l’espace et la largeur des avenues -, et première remise en question de ma passion indécrottable des grandes villes…), nous avons réussi à attraper les deux dernières couchettes dans le train pour Chiang Mai du 23 décembre : un vrai « Christmas train« , rempli de touristes en partance pour un 24 décembre dans la capitale du Nord.
Changement de décor, jungle montagneuse, ville fortifiée, de l’air, des ruelles tranquilles où déambulent les touristes entre les guesthouses cosy ; cours de yoga, méditation, cuisine, langue thai, librairies anglophones, banana pancake et coffee shops, tout y est, mais il y fait très bon vivre, et je sentais des pulsions de sédentarisation me titiller…
Le 25 décembre, cours de cuisine thai ! Une journée entière d’enseignement intensif, éreintant (oserait-on presque dire !…), au marché le matin, puis aux cuisines, en dégustant chaque plat allongé sur des coussins au sol, dans une jolie maison traditionnelle de bois… Je rajoute donc dans ma liste d’emprunts, avec le futon japonais et le vélo chinois, le wok et le hâchoir ! Et je déménage à Chinatown, car il faut quand même un paquet d’ingrédients que le primeur du coin n’aura sûrement pas en magasin…
Après ça nous sommes partis trois jours en moto dans les environs, au hasard jusqu’à un B&B inespéré, tenu par un fan de musique hawaïenne et de tubes sentimentaux jazzy, entouré de deux épiceries-bars de village où nous avons eu de grands moments de communication gestuelle primaire.
Malheureusement j’avais embarqué avec moi un souvenir attachant du Cambodge, un mal de dos que les routes de la Thaïlande, toute lisses qu’elles soient, en moto n’ont pas arrangé. Ni la balade en éléphant – intéressant tout de même de noter le niveau de secousses auxquels étaient soumis les rois et les sultans, si paisibles et droits en apparence sur les gravures…
Avec Kid’s Ark, en visite à Bam Pong : la situation reculée des minorités nationales à la frontière birmane
Chance incroyable au cours de ce séjour dans le Nord de la Thaïlande : les retrouvailles avec Magali et Nicola, nos amis qui s’occupent de l’association Kid’s Ark, et leur bébé Pablo ! Ils connaissent bien Chiang Mai, nous ont fait découvrir un nouvel aspect de la ville, et nous ont emmenés voir la Kid’s Home, l’orphelinat monté sur place, et Bam Pong, le village dont certains d’entre vous parrainent des enfants.
J’ai été saisie du travail qu’ils font et ont fait là-bas, je me suis sentie émue, et très fière d’eux. A l’orphelinat, quatre petits garcons sont pris en charge pour l’instant, confiés par l’orphelinat national. Quatre petites terreurs, autrefois vivant seuls de débrouille dans la rue, et entourés là d’un personnel ferme et maternel. Le village, Bam Pong, est à la frontière birmane, une zone privilégiée pour le passage de l’opium. La population appartient à la minorité ethnique des Hmongs, l’une des nombreuses minorités de toute cette région qui va de la Birmanie au Nord du Vietnam, en incluant le Sud de la Chine. La pauvreté ne m’avait pas frappée jusqu’ici en Thaïlande, il fallait même la chercher, contrairement au Vietnam, au Cambodge, et aux régions rurales de la Chine où elle s’étale très nettement, mais là elle saute aux yeux.
Sans le Day Care Center construit par Kid’s Ark, où les petits enfants sont pris en main tous les jours par un groupe de femmes, où ils ont des jouets, du matériel éducatif, où on leur apprend à prendre une douche et à utiliser des toilettes, ces tout petits seraient livrés à eux-mêmes dans la poussière et les excréments, au pied de leurs cabanes de bambou et de palme sur pilotis, tandis que leurs mères travaillent dans les champs. Les enfants les plus âgés sont scolarisés, grâce aux parrainages. Les adultes produisent des objets de bambou et de tissage, dans le Training Center. Toutes les idées d’objets et/ou de commercialisation sont les bienvenues, pour continuer à développer le centre !
Magali et Nicola pourraient vous en parler plus précisement ; ils sont joignables à l’adresse kids_ark_france@hotmail.com.
Suite à ça, nous avons passé un nouvel an totalement improvisé, visite de l’hôpital de Chiang Mai pour vérifier que la fièvre de Daniele n’était pas une poussée de dengue ni un cas avancé de Sras, mais bien une fièvre de franchir de façon inopinée la barrière de 2004 ! Après quoi, nous avons pu danser libres de tout souci, et prendre un bain de feux d’artifices, les Thaïlandais sont débordants d’entrain quant à ces pétards, il en pleut de tous les côtés !
A Ko Pha Ngang, la lune est phosphorescente, Boudha est tatoué et rentre en transe sans méditer
Le Sud du pays (48h de voyage plus tard, une première nuit de train, une journée à la piscine du Sheraton de Bangkok (la pause du guerrier…), une deuxième nuit dans le train, bus, bateau, taxi dans la jungle… Ouf !) est un autre monde. Nous avons atterri à Ko Pha Ngang, l’une des îles de la côte est, dans une petite baie isolée, bungalows sur la plage, pas de voitures, pas de bruit sinon celui des vagues et de la house music qui rythme tranquillement l’arrière-fond des journées difficiles des backpackers qui habitent les lieux…
Je voudrais revoir à présent le film « The Beach« , mais dès à présent, avachie dans mon paréo, me balançant sur un hamac ou au coin du feu sur la plage le soir avec un verre, je me disais que je comprenais soudain comment une telle utopie avait pu venir à l’idée de l’auteur et de ses personnages révolutionnaires… Là-bas c’est bien en pleine utopie que l’on nage. Oublié, le monde : tout, autour, n’est que nombrils à l’air, muscle apparent, tout est sexy, tatoué, ça joue négligemment à la raquette ou au boomerang (taux d’Australiens élevé, visiblement…), se demandant dans quel ordre procéder, d’abord la crème solaire, ou bien la bière ? Dur…
Le paysage est incroyable, je m’attendais à trouver des tours bétonnées avec piscine et cantine sur la plage, mais non, c’est bien un paradis.
Pour l’instant je n’ai pas vu de vers remonter sous ma peau, la légende dit qu’on en attrape, dans cette vie de va-nu-pieds sur le sable blanc… Je veille au grain…
L’autre aspect de ce paradis naturel, de l’autre côté de l’île, la face nocturne de cette vie de papillon, c’est la fameuse Full Moon Party. On l’atteint en bateau à moteur, au clair de lune (pas le jour même de la pleine lune cependant, réservé aux fêtes boudhistes), et là c’est la mise en scène de la folie, un vrai spectacle, une plage entière phosphorescente, rythmée, brillante de lumignons et de musique, les jongleurs font tournoyer des torches enflammées, on se tatoue la peau à la peinture fluo, tout est permis, tous les looks les plus délirants, c’est la catharsis des citadins occidentaux tout à coup pieds nus, échevelés, os dans le nez, presque. J’étais fascinée. Un peu moins vers 2 heures du matin, quand le tout commence à tourner à l’orgie, la mer est prisonnière soudain de cette marée humaine (15 000 personnes), d’un dégueulis général ; des silhouettes sont dressées dans l’eau comme des statues luisantes au clair de lune, se soulageant face à l’horizon… Des photos perdues, ce soir-là…
En Malaisie, les retrouvailles de guimauve du Mont Meru et des rêveries chinoises
Nous avons poursuivi vers le Sud, jusqu’en Malaisie, avons atteint au bout de 36 heures l’île de Penang, dépaysement à nouveau : maisons chinoises anciennes, se mariant très bien avec l’architecture britannique laissée par la colonisation, temples hindhous, chinois, églises… Un côté ville coloniale en déliquescence, charme immanquable. J’ai pu expérimenter un vrai repas indien pris avec la main (droite), un plaisir inouï, les instincts sauvages ne sont jamais loin ! Les temples hindhous dégoulinent de statues colorées comme des bonbons de guimauve montés en pièce – en Mont Meru, plus précisement. J’ai retrouvé là quelque chose de la forme des temples khmers anciens, et des stupas modernes du Cambodge, sous un habillage de couronnes de fleurs qui m’évoquait les arrangements boudhistes thaïlandais.
Arrivée à Kuala Lumpur, je me suis à nouveau retrouvée seule, et ai arpenté les parcs, les musées, les rues, la piscine de Chinatown, en attendant mon visa et mon billet pour la Chine. Passage brutal de 40 degrés saturés d’humidité tropicale (pour la première fois j’ai ressenti la climatisation comme un bienfait), aux 2 000 mètres d’altitude hivernale de Kunming. D’où deux jours sous la couette, mais quel bonheur de retrouver un hiver et ce confort douillet d’une bonne épaisseur de plumes !
Je retournerais volontiers une autre fois en Malaisie, ce pays a l’air non seulement beau, mais surtout intrigant pour nous qui nous débattons avec la laïcité et la construction d’une culture homogène : les cultures et les religions se mélangent allègrement dans ce pays, en paix à présent.
Pour l’instant, j’ai besoin de retrouver du connu, d’arrêter d’engranger sans cesse de la nouveauté, d’approfondir quelque chose, et d’apprendre quelque chose si possible : demain je pars dans un monastère, ici à Dali dans le Yunnan, faire du tai chi et de la méditation chez les moines… Et je continue mes tentatives de baragouinage en chinois ; si ça ne me permet pas toujours d’obtenir ce que je veux, c’est toujours ça de rire suscité…
Emballée par la Chine décidément, c’est confirmé. Je vais quand même m’arrêter d’écrire, et vous re-souhaiter tout plein de bonnes choses pour cette année simiesque. Je vous envoie une brassée de cette bonne humeur pétaradante qui anime les rues ici en ce moment (et les Chinois d’une façon générale, Nouvel An ou pas !), de bonnes joues rouges, de musique allégrette !
A très bientôt,
Pauline
PS : j’ai un frère en or, webmaster de choc par-dessus le marché, qui recolte les photos que je peux lui faire parvenir, et fait un site sympa, sur www.fraisse.biz ; et une amie très chère et très douée, Isabelle, qui suit mon voyage et imagine parallèlement un magnifique carnet de voyage, il est en ligne sur fraisse.biz.
Isa a lancé en décembre son site, www.izacrea.com, ou vous pouvez voir et commander des tas d’idées, cartes de voeux, faire-parts… illustrés main et vraiment poétiques !